Le vieux Peire Jouvenel raconte sa vie. Il est né vers 1115 près de Limoges dans une famille de manants, mais a eu la chance de fréquenter l’école de grammaire. Il s’est révélé doué, particulièrement dans l’art d’écrire et de mettre en musique des poèmes à la manière des troubadours qui vont de château en château. Obligé de retourner au travail de la terre, où il a pu mettre en pratique sa connaissance des herbes médicinales, il n’a jamais renoncé à la poésie, inspirée par la nature et les femmes de sa vie.
L’histoire, agrémentée sans excès de termes et de tournures d’époque, se lit agréablement. On y découvre surtout le quotidien de la société dans laquelle évolue le héros. Les paysans sont misérables, les bourgeois âpres au gain, les seigneurs batailleurs. Les brigands sont partout. Les troubadours, eux, connus ou inconnus, ne font que passer. Plutôt que « roman des troubadours », l’auteur (La confession impériale, NB août-septembre 2010) aurait pu sous-titrer son livre « Vie et moeurs en Limousin au XIIe siècle ».