Cancéreuse en phase terminale, la Dublinoise Una décide de faire un dernier voyage. Ne pouvant plus se déplacer seule, elle demande à Liam, un ami notablement plus jeune qu’elle, de l’accompagner à Berlin. Ils visitent, avec plus ou moins d’attention, tout ce qu’il convient de voir dans cette capitale. Mais, surtout, ils échangent des souvenirs sur leurs familles respectives. Et elle veut assister à une représentation du « Don Carlos » de Verdi, car elle voit dans le héros éponyme une figuration de son jeune frère, victime d’un père odieux. Ce roman intimiste d’inspiration autobiographique d’Hugo Hamilton (Comme personne, NB mars 2010) est centré sur la personnalité originale, excentrique même, d’une femme confrontée à sa fin prochaine, mais qui l’oublie ou feint de l’oublier. Elle n’a rien perdu de sa vivacité d’esprit, de son franc-parler, de son goût de la vie et de son humour parfois rosse. Elle a gardé aussi ses rancoeurs. Il ne faut pas chercher d’action dans ce récit où, par bribes et avec gêne, sinon avec pudeur, Una et Liam se révèlent mutuellement un passé qui les a marqués de manière indélébile. Les dernières pages sont particulièrement fortes.
Un voyage à Berlin
HAMILTON Hugo