Après un terrible accident d’auto qui a tué sa mère, la narratrice met toute son énergie à entourer son père convalescent, un homme de plus de quatre-vingts ans, au caractère bien trempé, qui entend mener seul sa vie. Avec une tendresse pudique, mélange d’amour et de respect, sans vouloir peser, mais avec l’angoisse toujours présente de le voir s’écrouler, elle raconte cette ultime année avec son père et invite le lecteur à partager tous ces moments précieux, difficiles et les sentiments qui les ont accompagnés. L’auteure, qui s’intéresse aux liens familiaux (Les Soeurs Délicata, NB mars 2004), explore la complicité père-fille soutenue par leur amour commun de la littérature et les tensions sous-jacentes que la situation engendre. Des faits précis ainsi que l’extrême sensibilité du texte laissent à penser qu’il est en grande part autobiographique. L’écriture légère et évocatrice avec ses citations à tout va s’exprime par petites touches, « travail de crabe de l’écrivain », pour cerner, sans le violer, l’indicible, suscitant de la première à la dernière page une émotion vraie.
Une année avec mon père
BRISAC Geneviève