Les Français auraient-ils peur d’un renouveau de la puissance allemande alimentée par le souvenir du mark dominateur, la réunification RFA/RDA, le conflit des Balkans ou le pacifisme germanique doublé d’une forte agressivité commerciale ? Ce long questionnement est suivi de l’analyse du « modèle allemand » depuis soixante ans à travers ses dirigeants successifs : Adenauer et le modèle libéral erhardien (1949-1963), Willy Brandt et « l’Ost Politik » (1963-1974), Helmut Schmidt et le partenariat américain (1974-1982), Helmut Kohl, le « néobismarckisme » et le ratage de la réunification (1982-1998), enfin Gerhard Schröder affronté au frein démographique, au ralentissement de la croissance, au chômage et à la mondialisation, se retrouvant avec Chirac dans un « néogaullisme européen ».
Cette somme d’un professeur en Sorbonne ayant vécu à Munich, aborde tous les aspects de l’histoire de l’Allemagne de 1945 à 2004 : politique étrangère et intérieure, partis politiques, démographie, problèmes économiques et financiers… Mais au-delà de l’érudition foisonnante de l’auteur, on s’interroge, parfois, sur sa critique des politiques successivement mises en oeuvre et aussi sur le remède miraculeux que constituerait l’instauration d’un « Euro-or ». En bref, instructif mais touffu et sujet à discussion.