Une bien modeste famille

Au lendemain de la guerre de libération du Viêtnam, en 1975, une jeune femme écrivain, Nguyen Thi My Tiep, mère de deux enfants, veut divorcer de son mari, cadre important du Parti. Ils se sont connus adolescents lorsqu’ils faisaient partie de la guérilla viêt-cong dans le delta du Mékong. Depuis elle a rencontré l’amour de sa vie, Ding, un écrivain de Hanoi. L’un et l’autre appartiennent à des familles traditionnelles où le culte des ancêtres et l’autorité morale familiale prédominent. Tiep se bat pour assurer son autonomie dans une société où les femmes doivent encore rester soumises. Dḁ Ngân, dans un récit partiellement autobiographique, au travers du personnage de son héroïne, raconte l’histoire du Viêtnam de la guerre contre les Américains aux années 2000. Tiep et Ding appartiennent l’une au Sud chaud et humide, agricole, l’autre au Nord pauvre et misérable. Hanoi est une ville froide, crasseuse, qui manque de tout. Dans tout le Viêtnam règne le despotisme du parti communiste, ses dignitaires sont les nouveaux privilégiés. La corruption est partout. La population crève de faim. Dans un récit parfois touffu l’auteur décrit un beau pays auquel elle est attachée et trace avec charme le portrait séduisant d’une femme combattante et indépendante dans un monde difficile.