Un village comme tant d’autres. Mille cinq cents habitants, au bord du Drac. Des boutiques qui ferment. Des problèmes de circulation avec l’afflux à la belle saison de nouveaux résidents. Denise y est directrice de l’école depuis plus de vingt ans. Pour les prochaines municipales, elle est tête de la liste apolitique qui souhaite redynamiser le bourg assoupi sous la direction d’un maire-notaire. Elle est agressée par un inconnu. L’enquête se traîne. L’héroïne voudrait faire bouger les choses dans cette commune en sursis qui n’a plus qu’une longue histoire à laquelle se raccrocher. Toute sa campagne est bouleversée par les suspicions qu’entraîne son agression. Dans ce monde rétréci, comment croire que personne ne sait qui l’a attaquée… Le narrateur est un « nous » indéterminé qui l’accompagne dans sa découverte de la « matière noire » cachée au coeur du village. Frédéric Valabrègue (Le candidat, NB janvier 2011), écrivain et historien d’art, connaît admirablement le Sud-Est qu’il évoque dans ce village anonyme. L’enchaînement des incivilités, des allusions malveillantes, sonne juste. Son récit sans concession, remarquablement écrit à l’imparfait, pratiquement sans dialogues, à la fois précis et évocateur, se lit d’une traite. (C.P. et E.B.)
Une campagne
VALABRÈGUE Frédéric