Une caravane en hiver

Arthur, 15 ans, en voiture avec ses parents, assiste à l’agression d’un jeune laveur de vitres à un feu rouge. Mû par un sentiment d’injustice, il va à la rencontre du jeune Adnan, en cachette de ses parents, et découvre les conditions de vie de ce jeune Syrien et de sa mère malade, dans une caravane sordide. Il vide son compte épargne pour les aider. Ses parents, inquiets, découvrent la situation et prennent les choses en mains avec leur ami de toujours, un médecin célibataire.  Dans ce polar sociétal, ancré dans la vie actuelle, Benoît Séverac montre comment les adolescents, impulsifs, sont capables de s’émouvoir, de s’indigner et sont alors en capacité de faire bouger les choses. La mère d’Arthur suit bien vite son fils, mais son père, d’abord réticent et inquiet des conséquences, est plus lent à les rejoindre. Ce roman montre aussi que les adultes font des erreurs en pensant bien faire, qu’ils peuvent mettre en danger ceux qu’ils cherchent à aider. L’intrigue policière soutient le roman, mais l’essentiel est ailleurs. On peut regretter certaines situations invraisemblables, regretter aussi la romance inutile entre le médecin et la mère d’Adnan, mais cette lecture est l’occasion de s’interroger sur l’accueil que nous réservons aux réfugiés. (A.E. et M.-C.D.)