Une chance minuscule

Mary, chargée d’une mission d’évaluation scolaire, revient, après vingt ans d’absence, dans la ville où elle a vécu,  . Ce voyage, qu’elle espère et redoute depuis longtemps, la ramène vers sa première vie d’épouse et de “mère indigne“, qualificatif par lequel les habitants l’ont désignée après la mort tragique d’un enfant dont elle était responsable. Pour fuir cette douloureuse accusation et pour protéger l’avenir de son jeune fils, elle a alors choisi d’abandonner son foyer puis est parvenue à refaire sa vie à Boston près d’un compagnon aimant.    Loin du précédent thriller (À toi, NB avril 2015), l’auteur façonne une histoire intimiste sur le mode introspectif. Dans un long monologue, la narratrice se remémore sa jeunesse et sa vie conjugale jusqu’à l’accident fatal qui a broyé plusieurs existences. Sporadiquement, ces terribles moments taraudent sa conscience ; mais, par-dessus tout, elle craint de rencontrer un homme : son fils. Le parcours d’une femme brisée parvenue à se construire une nouvelle personnalité est décrit avec exactitude et retenue. D’une écriture simple, la romancière explore la force des liens filiaux, la culpabilité et les fantaisies du hasard. Toutefois, la longueur et les nombreuses répétitions affaiblissent l’intensité dramatique du récit. (M.R. et M.S.-A.).