Journaliste et écrivain, Ta-Nehisi Coates est fier de sa couleur de peau, mais il en souffre. L’esclavage faisait partie intégrante de la culture américaine et persiste sous la forme du racisme. Comme afro-américain, l’auteur a toujours redouté la « perte de son corps ». Dans cette lettre écrite pour son fils de quinze ans, il raconte son enfance à Baltimore, la brutalité nécessaire de ses parents, l’amour des livres, ses années dans la « Mecque » de l’université Howard, l’assassinat de son ami Prince Jones, la violence de l’Amérique et ce sentiment de crainte perpétuelle. L’écriture est remarquable, talentueuse ; la charge est à sens unique mais avec des propos mesurés qui suscitent l’empathie. On admet moins son rejet de l’école, jugée discriminatoire, construite par les Blancs pour les Blancs. A Paris, il comprend comme son préfacier, Alain Mabanckou, la rancoeur des anciens colonisés. Si les problèmes sont différents en France, il est certain que chez les uns comme chez les autres, l’apaisement est encore bien éloigné. (E.G. et C.-M.M.)
Une colère noire : lettre à mon fils
COATES Ta-Nehisi