Alexandra, top model, fille de la flamboyante Dorothy Dickinson, découvre, à la mort de sa mère, le nom de son père biologique. En lisant le journal que Dorothy a tenu pendant vingt ans, elle comprend, aidée de son ami photographe, la personnalité exceptionnelle de celle qu’elle a fuie à dix-huit ans. Elle rencontre enfin de manière fortuite son père, écrivain connu et reconnu, séduisant et brillant dandy anticonformiste, qui provoque au Metropolitan Museum, lors du vernissage d’un peintre célèbre, un scandale soigneusement médiatisé. Sous forme de courte fable ironique, on retrouve le ton de Michel Rio (Le Vazaha sans terre, NB novembre 2011), mélange de verve et de mélancolie. Les discours ingénus et souvent touchants des jeunes protagonistes contrastent avec la densité du vocabulaire, le style travaillé, savant, voire pompeux. Prenant prétexte d’un événement mondain, l’auteur, donnant la parole au père de l’héroïne, désabusé et lucide, dénonce sarcastiquement les tares du milieu éditorial, la société marchande, la naïveté des adeptes des sectes, la médiocrité de la vie culturelle américaine, mondialement exportée et prétendument exemplaire.
Une comédie américaine
RIO Michel