Priée d’écrire ses Mémoires, Consuelo Balsan craint de manquer de sources fiables pour réaliser cette tâche. Quasi muette sur son intimité, elle est plus prolixe sur sa philanthropie à l’égard des femmes, des enfants malades et des pauvres et surtout intarissable sur sa vie sociale, véritable chronique mondaine. Descendante de la dynastie américaine richissime des Vanderbilt, elle épouse, contre son gré, le duc anglais de Marlborough dont elle divorce, puis se remarie avec l’industriel français Jacques Balsan. Réceptions grandioses dans les cours royales, demeures somptueuses, bijoux, domesticité et privilèges, son existence est luxueuse dans un univers où le standing est primordial. Suivant la chronologie, les souvenirs de l’auteur s’égrènent, toujours ramenés à ce qui semble leur unique objet : le souci de paraître au sommet de l’échelle en matière de pompe et de raffinement. Son monde est petit, un monde enfermé dans sa cuirasse d’usages et de savoir-faire. L’écriture de Consuelo est parfaitement adaptée à son sujet, elle reflète un snobisme certain, mais décortique les apparences. Ses anecdotes composent une image peut-être agaçante toutefois emplie de charme et fort intéressante sur une période qui marque un tournant dans l’Histoire.
Une duchesse américaine : New York-Londres-Paris Mémoires
VANDERBILT BALSAN Consuelo