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Née en 1941 en Algérie dans une famille arabe très aisée, vivant à l’européenne, Wassyla Tamzali a durement souffert de la guerre d’indépendance : père assassiné par un rebelle, propriété saccagée par l’armée, elle-même nationaliste convaincue assimilée aux colonialistes par son mode de vie. Pourtant, elle a cru à l’autonomie, mais une certaine naïveté, un élitisme intellectuel l’empêchèrent de percevoir les failles du système : révolution agraire décevante, pouvoir socialiste laïc totalitaire, slogans irréalistes (« l’industrie industrialisante »), absence totale de politique féministe, poids des traditions islamiques, élections truquées à l’origine de la criminelle « décennie noire » (1992-2001). Expatriée à Paris, la révoltée revient dans cette Algérie viscéralement aimée, souhaitant être enterrée dans le caveau familial.
Sans respecter rigoureusement la chronologie, cette autobiographie, parfois répétitive, est servie par une écriture remarquable. Cette évocation nostalgique chargée d’amertume devant l’inaccomplissement du grand espoir né de la guerre de libération, est un chant pathétique d’amour pour le pays natal, un hymne à la beauté des paysages et des villes d’Algérie.