Une éducation orientale

BERBERIAN Charles

Le confinement à Paris comme point de départ d’un voyage nostalgique à Beyrouth. En vivant cet enfermement forcé, Berberian replonge dans son passé, et revit ces quelques années d’enfance dans un Beyrouth en guerre où les combats de rues obligeaient sa famille à se replier dans le couloir au milieu de l’appartement.

Un livre chargé d’une certaine mélancolie où l’auteur nous fait déambuler dans son passé et en particulier au cœur de cette ville chaotique mais toujours résiliente. Un voyage sur deux temporalités : celle de sa pré-adolescence, lorsqu’il y vécut avec son grand frère chez sa grand-mère d’abord, puis avec ses parents. Et celle d’aujourd’hui, lors d’un voyage qui s’apparente presque à un pèlerinage à la recherche des fantômes du Beyrouth de son enfance.


Tout au long de ce livre très personnel, on y croise cette grand-mère grecque débordante d’affection, ses parents détachés, et ce grand frère Alain, tant admiré et regretté. En toile de fond, bien sûr, Beyrouth et ses habitants devient un personnage à part entière, qui brille et se déchire dans les tumultes de l’histoire. 

À la croisée d’un carnet de voyage et d’un carnet personnel, la structure décousue nous balade littéralement au fil des souvenirs de l’auteur, au risque de nous perdre un peu parfois. L’ensemble est mis en image dans une grande diversité de styles graphiques où se mélangent des dessins au trait noir et blanc, d’autres en couleurs, des photos, de grandes aquarelles… 

À la clé, un récit autobiographique touchant que l’on aurait aimé faire durer un peu plus.

(BB)