Réfugié, Simon arrive dans le centre d’accueil d’un pays hispanophone avec un jeune orphelin, David, cinq ans, qu’il a rencontré sur le bateau et qu’il décide de prendre en charge jusqu’à ce qu’il lui trouve une mère. Il jette son dévolu sur Inès qui accepte et couve l’enfant d’un amour possessif. Il compte bien, cependant, maintenir le lien avec eux. L’enfant, d’une intelligence précoce, est contraint d’entrer à l’école, contre le souhait d’Inès. Refusant de travailler, il est placé dans une institution spécialisée d’où il s’échappe. Après un essai (De la lecture à l’écriture : chroniques littéraires 2000-2005, NB mai 2012), J. M Coetzee, prix Nobel 2003, revient à la fiction par ce livre hybride qui tient de la fable politique et philosophique et flirte avec le conte de fées en exaltant une amitié rare entre un enfant sensible et un homme sage et bon. Le parti pris de créer des personnages de chair et de sang qui ont perdu la mémoire de leur passé et de leur histoire fait naître quelques très beaux passages sur le sujet, sans toutefois parvenir à tisser une trame romanesque efficace. J.M Coetzee avait habitué ses lecteurs à plus de vigueur.
Une enfance de Jésus
COETZEE J.M.