Anne Bragance raconte son enfance à Casablanca, sa ville natale. Elle habite un quartier modeste avec son père (employé du port), sa mère et ses deux frères dans une rue fleurie qui court vers l’océan, tout près d’un champ de blé qu’elle et ses amis traversent quotidiennement pour aller à l’école. C’est une rue métisse où cohabitent Italiens, Espagnols, Français (pieds-noirs), quelques Juifs et Marocains : elle évoque avec nostalgie cette communauté cosmopolite, généreuse, heureuse où les enfants apprennent tolérance et fraternité. L’écrivain décrit avec tendresse les jeux, les heures passées avec la grande boîte à boutons, la course aux sauterelles, les histoires racontées à son turbulent frère Alain, les voyages en voiture à travers l’Espagne pour « gagner la France ». Pays qu’elle finit par « gagner » à seize ans quand ses parents seront rapatriés.On retrouve le charme et la finesse de La reine nue (NB août-septembre 2003). Avec un talent narratif incontesté, un style délicat et poétique, Anne Bragance offre des petites anecdotes pleines de charme, nous la suivons avec plaisir dans ce pays enchanté qu’est l’enfance.
Une enfance marocaine.
BRAGANCE Anne