Une faiblesse de Carlotta Delmont

Dans les années vingt, Carlotta Delmont, cantatrice lyrique américaine en pleine gloire qui doit incarner Norma et Floria Tosca à l’opéra Garnier, séjourne au Ritz. Elle écrit une lettre affectueuse à son imprésario et amant, mais cède, une nuit, à son partenaire, le ténor Anselmo. Puis la diva disparaît : fugue, enlèvement, suicide ? L’affaire est à la une des journaux. Sa réapparition fait scandale : elle s’est voulue libre et a connu, durant deux semaines, la vie de bohème alors que ses amis se désespéraient. Elle paiera cher cette fantaisie. Par le biais de correspondances, articles de presse et journal intime, Fanny Chiarello se livre à une introspection très fine de la personnalité de la cantatrice, star tentant d’échapper à la tyrannie de sa notoriété. Carlotta, personnage doué au départ d’une voix de mezzo, est devenue soprano, au prix d’un invraisemblable travail, dans l’unique but d’incarner les tragiques héroïnes d’opéras. Elle ne vit qu’ à travers leur destin et pleure sur scène de vraies larmes. La réalité détruit rêve et poésie, et Anselmo n’est séduisant que parce qu’il incarne Cavaradossi (Tosca) ou Pollione (Norma). Délicat portrait d’une héroïne étrange, attachante, mais à la limite de la folie.