Une falaise au bout du monde

NIXON Carl

1978. La famille Chamberlain vient de quitter Londres pour la Nouvelle-Zélande. De nuit, sous une pluie diluvienne, la voiture sort de la route et tombe d’une falaise. Les parents et la dernière-née sont tués. Seuls survivent trois jeunes enfants, une fille et deux garçons. Blessés, isolés dans une nature hostile, ils cherchent de l’aide et sont récupérés par une brute et une femme étrange. Trente ans après, la tante des enfants, prévenue que l’on a découvert les ossements d’un des garçons, veut retrouver les traces des disparus. 

Carl Nixon est néo-zélandais. Dès l’abord, grâce à un style direct et oppressant, le suspense est là. Puis des chapitres alternés nous mènent des interrogations de la famille anglaise qui se rend sur place, à la description de la vie des enfants. Une nature exubérante,  inquiétante, voire effrayante est un des éléments majeurs de l’angoisse savamment et progressivement distillée. Les scènes horribles ou bouleversantes se succèdent, prenant le lecteur aux tripes. Une psychologie subtile met à nu des rapports extrêmement ambigus entre les personnages qui, tous, sont attachants. Les prévisions ou anticipations sont sans cesse remises en cause. Du grand art ! (C.M. et A.Be.)