Dans ce nouvel ouvrage, Philippe Forest (Le chat de Schrödinger, NB janvier 2013) livre son secret : « Je prends au hasard vingt-six mots… présents dans la poésie de Rimbaud… leurs initiales correspondent aux vingt-six lettres de l’alphabet ». Ces courts chapitres, mêlant poètes et philosophes – et toujours Bataille –, « s’arrangent comme un roman où je retrouve celui de ma vie » et brossent un autoportrait subtil. Obsédé par la mort de sa fille, l’auteur reprend, vingt ans après, le thème de l’impossible, de la perte irréparable. Il délivre les clefs d’une méditation sur l’enfance, le Japon, le sens de la vie, sur l’écrivain et ses rapports aux mots… Il explore la confrontation individuelle au néant – l’expérience fondamentale –, au salut. Le choix arbitraire des mots comme titres de chapitres (curiosité, deuil, enfance…) rend inégal leur intérêt. Mais ce livre original en forme d’abécédaire, servi par une très belle écriture, brillante et poétique, parfois très (trop ?) travaillée, offre au lecteur attentif de très beaux éclairages. (B.V. et M.Bo.)
Une fatalité de bonheur
FOREST Philippe