Retirée de la scène depuis plus de vingt ans à la suite d’une grave maladie, Zouc, artiste suisse à l’accent prononcé, aux multiple talents – humoriste, tragédienne, mime… – a été célèbre dans les années soixante-dix. Massive, toujours vêtue de noir, capable de se métamorphoser en nouveau-né, en maîtresse d’école, en paysanne du Jura…, elle a fasciné la jeune Maryline Desbiolles qui la découvrit à la télévision. Mais au-delà du spectacle, drôle à faire peur, il y a la solitude et la folie.
Ayant choisi, dans le cadre de la collection justement intitulée « Figures libres », de faire le portrait de cette actrice, l’auteur de La scène (NB mars 2010) réalise non pas une biographie, mais une construction littéraire assez particulière : dans les détours de l’histoire de Zouc, un autre personnage se glisse et c’est Maryline Desbiolles elle-même qui retrouve les souvenirs de son enfance niçoise et savoyarde peint par petites touches subtiles, les figures de sa vie familiale, le grand-père un peu inquiétant, la mère si drôle… Un petit couplet à deux voix, grave et délicat, léger…