Elle et Lui, chacun à sa fenêtre sous les toits, au plus haut du village, en vis-à-vis. Elle le découvre en train d’ouvrir ses volets, de retour de voyage sans doute. Ils bavardent : il dit qu’il n’aime que le froid de l’été, elle, qu’elle ne mange que le noyau des abricots. De confidence en confidence, l’un apprivoise l’autre. Et ils descendent dans la rue….
Surtout ne pas se fier à la banalité de l’intrigue ! Cette « première rencontre » follement surréaliste nous fait entrer dans un espace onirique où seule compte la magie d’une conversation délicieusement absurde. Si on largue les amarres de la rationalité au profit des jeux de la poésie, alors on comprend tout de ce dialogue subtil qui tisse, en mots simples, une passerelle entre les deux personnages. C’est d’autant plus aisé que les images respectent le délire du texte et lui donnent forme dans un album à l’allemande. Les collages et montages sophistiqués soucieux du détail, dans une palette de tons passés, ajoutent au charme de cette histoire exigeante et sans doute déroutante.