Sept ans durant Kate Jennings a accompagné la maladie d’Alzheimer d’un mari chéri. Son humeur, voire son coeur s’en sont assombris et durcis. Désormais, elle vit seule, observe et écrit. Elle se désespère d’un monde qui, en 2001, « court à la catastrophe plus obstinément que d’habitude » et s’exaspère de la sensiblerie bêtifiante de ses concitoyens avec leurs chiens citadins. Jusqu’au jour où elle a un coup de foudre inattendu pour un premier, puis un deuxième border terrier. « La femme raisonnable » et lucide qu’elle est s’étonne, s’épanche et analyse ce fragment de vie et cet attachement aliénant.
Ce récit sans complaisance ressemble plutôt à un documentaire référencé, parfois un peu lent, parfois spirituel et enlevé, sur les chiens en général et les border terriers en particulier. Il digresse et médite enfin sur le rôle régénérant, compensateur, presque “antidépresseur” du dépaysement, du dépouillement, mais surtout de la relation des humains et de leurs animaux de compagnie. Les amateurs de chiens s’en réjouiront certainement, les autres resteront sur une certaine réserve.