Romancière qui franchit volontiers les frontières, l’auteur rencontre Galina Alexandrovna, quatre-vingt-dix ans, pour raconter sa vie. Et c’est l’évocation d’une enfance dans la très riche bourgeoisie, puis de la révolution bolchevique avec l’enchaînement des deuils, humiliations et misères qu’elle entraîne. L’enfant grandit, jolie patricienne réduite à devenir couturière, mais dont le beau capitaine est victime de la police d’État. Elle partagera l’enthousiasme patriotique des temps de guerre et de victoire mais la dictature continue et ce sera la perte d’un autre mari… Cependant le ressort de la vie ne faiblit jamais. Avant tout Galina reste fidèle à son pays auquel elle s’identifie résolument. Elle se félicite de ne pas avoir émigré comme l’avaient fait ses amis russes blancs : « on ne fuit pas ce qu’on aime. »
Une constante atmosphère de vérité, précisément à cause de la simplicité des termes, domine ce récit qui vient à point pour nous rappeler quelle fut la réalité de l’existence en URSS. Un excellent petit précis d’Histoire.