Une fête en larmes.

ORMESSON Jean d'

L’auteur le dit lui-même : « chacun de ses livres se confond avec le précédent et reprend les mêmes thèmes avec obstination. » Aujourd’hui, il imagine une jeune journaliste de vingt ans, venue l’interviewer pour « L’Express » et dont il a connu la grand-mère en 1945. Ce prétexte lui permet de dérouler ses souvenirs, à sa manière inimitable, en les illustrant d’anecdotes et d’allusions à son immense culture historique, politique et littéraire.

 

Jean d’Ormesson n’est jamais ennuyeux ; dans ce livre il sait émailler son discours de commentaires personnels qui le rendent vivant et accessible. Il évoque les sujets qui lui sont chers : le temps insaisissable, l’éternelle chasse au bonheur, la vie et l’amour, mais on voit aussi pointer un nouveau sentiment de lassitude, de désenchantement, avec l’approche inéluctable de la mort. Dans le style éblouissant qui lui est propre, l’auteur procure un réel plaisir de lecture ; en refermant le livre, chacun se sent un peu moins ignorant qu’il n’était avant de l’ouvrir.