À son retour de congé maternité, Bérénice comprend qu’elle est mise sur la touche. Le travail intéressant lui échappe au profit d’une collègue opportuniste. La hiérarchie de l’agence de communication invoque des restrictions économiques, mais son amie Clara essaie de lui ouvrir les yeux : trop scrupuleuse, rêveuse, effacée et modeste, elle doit s’armer et se battre pour garder son poste. Bien que réticente, Bérénice se résout à suivre une formation en développement personnel basée sur la technique vocale. Conseillère littéraire rompue à l’évaluation de manuscrits chez un grand éditeur, Anne-Sophie Monglon utilise pour son premier roman un mode narratif rare : les voix intérieures juxtaposées (tu, je) d’une jeune femme rangée et raisonnable poussée malgré elle à sortir d’un confortable repli sur elle-même. Les seules armes dont l’héroïne dispose pour résister aux pressions et aux modes sont ses convictions et ses échappées dans le rêve. Un personnage plus fort qu’il n’y paraît, qui risque gros émotionnellement en refusant de se plier aux dictats sociaux du moment. Mais la romancière va l’exposer à des bouleversements affectifs susceptibles de déclencher, ou pas, l’éveil de l’endormie. Une analyse psychologique fine, un roman discret. (T.R. et L.C.)
Une fille, au bois dormant
MONGLON Anne-Sophie