En 2005, Anna Lyndsey, attachée de presse au ministère du Travail à Londres, découvre que sa peau réagit à la luminosité de son écran d’ordinateur. Petit à petit cette photosensibilité, nommée la « maladie des enfants de la lune », s’aggrave au point qu’elle est contrainte de vivre dans le noir absolu, le corps entièrement vêtu. Elle annule la cérémonie de son mariage et cesse de travailler. Dotée d’un caractère gai et imaginatif, soutenue par l’amour de son fiancé, Anna s’engage dans une lutte quotidienne pour éviter la dépendance et continuer à vivre à deux. La narratrice – l’auteur elle-même – nous emmène, avec un à-propos remarquable, dans une analyse psychologique de la capacité à supporter la maladie, la rémission et la rechute, en cas de pathologies invalidantes ou excluant tout contact extérieur. Les jeux qu’elle invente, et qui n’utilisent que les mots, démontrent leur force et leur magie car, « dans le noir ils font clignoter la conscience et trouver les moyens de survie ». Les moments difficiles vécus par l’héroïne et la complicité qui unit le couple sont évoqués sans pathos, avec humour parfois, et rendent ce témoignage positif et émouvant. «L’amour échappe à la raison. Et les mots sont merveilleux » conclut l’auteur. À méditer… (C.M. et A.-M.D.)
Une fille dans le noir
LYNDSEY Anna