Jouer à la marelle sur les dalles noires et blanches du couloir. Longer l’extrême bord d’un trottoir en lançant un coup de dé : si je ne tombe pas… Compter dans son assiette les petits pois d’un côté et les carottes de l’autre. Faire des paris, pour qu’un être aimé vive longtemps, que l’été soit ensoleillé, pour avoir des bonnes notes à l’école…
Ce qui débute comme un jeu vire peu à peu à l’obsession. Une sensation d’étouffement s’installe. Au secours, Maman. Il est temps de parler et les mots libèrent. Entre prose et poésie, le texte blanc sur fond noir dit beaucoup en peu de mots et le dessin (carte blanche donnée à l’auteur pour illustrer son texte) joue sur l’économie du noir et blanc pour faire écho aux mots, avec légèreté. En fait de dessin, c’est un fil de fer blanc qui ébauche des formes, un peu tordu, mais vraiment très peu, comme la fille un peu toquée, qui cherche à conjurer le sort.