Une guerre sans fin

La guerre d’Algérie et son million d’appelés. Ceux qui reviennent ne s’en remettront jamais. Le narrateur se voit confier par un camarade, autrefois brillant, maintenant une épave imbibée d’alcool, l’enregistrement d’entretiens avec David, ancien combattant amer. Ce dernier raconte les crimes vus et commis, et comment la femme qu’il aimait l’a abandonné en le retrouvant manchot. Or cette femme est la mère du jeune homme qui l’interviewe et en se racontant le manchot savoure sa vengeance.  Le principal sujet de cet ouvrage est la guerre, avec la montée de la haine dans les deux camps. C’est aussi un livre sur les rapports parents/enfants et la difficulté de raconter à son fils une expérience que l’on accepte mal soi-même. Sa construction savante imbrique un roman dans un roman. Le style, déjà évoqué à propos de La main du scribe (NB janvier 2003), à la fois classique, haché et lyrique, peut dérouter.