Une haine de Corse : histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André di Borgo

Sur une trame historique minutieuse (1780-1821) se déroulent les péripéties d’une lutte tenace, « corse » entre Napoléon et Pozzo, amis d’enfance que le caractère, l’ambition et les événements précipitèrent dans des voies opposées. Ils connurent chacun à leur tour l’exil, les victoires et les défaites, mais Napoléon fut plus grand, en gloire comme en tragédie. Pozzo di Borgo, qui s’acharna sans relâche à la perte de son ennemi, fut l’ami et le conseiller des monarques européens et ambassadeur de Russie. Romancière corse (La Cadillac des Montadori, NB novembre 2008), Marie Ferranti se risque à mélanger les genres et c’est assez réussi. L’auteur s’attache à Napoléon, convoque écrivains (Chateaubriand, Stendhal…), témoins (Las Cases, Talleyrand…) et historiens ; elle exprime ses propres réflexions, voire ses souvenirs, pour dresser un portrait vivant, imagé, de cette figure aimée et haïe de notre Histoire, souvent étudiée et pourtant encore mystérieuse. Voici un ouvrage personnel, très dense, emporté par un élan romanesque qui, malgré de nombreuses ruptures chronologiques, séduit et instruit tout à la fois.