Gittel, née avant 1914, vit à La Haye. Régulièrement, sa mère ne supporte plus son mari et l’emmène avec elle à Anvers. La fillette est toujours contente d’y retrouver sa grand-mère, ses oncles, et une vieille domestique dévouée. Elle rencontre Lucie à la synagogue et désormais elle est reçue régulièrement dans sa famille, des banquiers très aisés. Elle découvre une autre vie, peut jouer sur leur magnifique Steinway, parle peinture, visite sa ville natale, presque en cachette de sa propre famille. Mais cette vie, à la fois douce et heurtée aux heures adolescentes, ne va pas durer. Paru en 1959, l’unique roman d’Ida Simons est enfin édité en France. L’auteur, née en 1911, devenue à dix-neuf ans concertiste internationale, passe deux ans au camp de concentration de Terezin. Très affaiblie, elle ne peut reprendre son métier après la guerre et se lance dans l’écriture. Ce récit, apparemment autobiographique, raconte de manière spontanée – et souvent assez drôle – le quotidien d’une petite fille qui, dans une famille plutôt excentrique, a un sens aigu de l’observation et en même temps l’impression que tout peut disparaître sans retour. Ce roman aurait-il eu une suite si l’auteur n’était pas morte en 1960 ? (B.D. et M.-C.A.)
Une heure avant minuit
SIMONS Ida