« L’heure pour la planète » plonge la ville du Cap et ses environs dans l’obscurité. À Constantia, une riche banlieue, des cambrioleurs en profitent pour enlever une jeune femme et son bébé dans la résidence pourtant ultrasécurisée de Dieu-Donné, tandis que la petite-fille d’un magnat de l’immobilier disparaît. Persy Jones, policière métisse, compétente et obstinée, à la vie privée tourmentée, commence l’enquête, assistée d’une psychologue peu conventionnelle. C’est un hippopotame, échappé d’une réserve, qui lui sauvera la vie. Après son premier roman (Les enfants du Cap, NB avril 2016), Michèle Rowe poursuit sa description de la construction ardue de la « nation arc-en-ciel ». Dans une nature magnifique, au long d’une intrigue touffue, se mêlent les différentes composantes de la société : Blancs richissimes peu scrupuleux, engagés dans la spéculation immobilière, Noirs des townships, ces dangereux territoires où règnent prostitution, alcool et drogues dures. Au sein de la police multiraciale, loin d’être irréprochable, les tensions demeurent. Les pièces multiples du puzzle et les nombreux personnages de cette nouvelle enquête policière en Afrique du Sud, intense et compliquée, demandent une lecture attentive qui est récompensée par un réel plaisir. (C.-M.M. et A.le.)
Une heure de ténèbres, une enquête de Persy Jonas
ROWE Michèle