Un festival connu uniquement des initiés se déroule dans une petite ville d’Argentine depuis des décennies. Le malambo est une danse, traditionnellement pratiquée par les gauchos, des hommes fiers et solitaires, dans laquelle l’habileté, la symétrie, l’intensité ne peuvent s’exprimer que grâce à une très grande résistance physique. L’accompagnement musical ainsi que le costume revêtent une importance capitale.
Leila Guerriero, journaliste argentine, s’est intéressée à ces jeunes gens, souvent de milieux très pauvres, apprenant à danser le malambo dès leur plus jeune âge et devenant des héros vers vingt ans dès lors qu’ils gagnent la finale du concours. Le mirage de la gloire et d’une vie meilleure les font rêver. L’auteur suit un danseur dans son ascension et fait partager sa vie de privation, d’ascétisme dans une langue dépourvue de tout artifice. Une petite parenthèse ouverte sur ce gigantesque pays qui nous apprend la solitude et la fierté de son peuple dans une histoire vraiment bien simple. (E.Ca. et P.B.)