Paul a un travail, une vie agréable, une femme aimante, mais il est incapable d’arrêter de jouer et il sait combien son couple en souffre. Pourtant, aujourd’hui, c’est définitif, il en fait à son épouse la promesse… hélas impossible à tenir. Commence alors, grâce à internet, une vie cachée dans un monde clandestin parfaitement rodé : prête-nom, comptes en ligne, complices… Sous une fausse identité, il se spécialise dans les paris sur les matches de football et de tennis et s’adonne quotidiennement à sa passion. Le couple, exploré avec plus d’amertume que de sérénité, est un sujet récurrent pour Philippe Vilain (La femme infidèle, NB mars 2013). Celui du parieur sort bien malmené de cette histoire d’un mari prisonnier de lui-même, honteux de son incapacité à choisir, se sentant coupable et se jetant dans le mensonge, cette « énorme bêtise ». Le portrait du narrateur renforce la fascination qu’exerce depuis toujours la personnalité du joueur qui ne trouve sa dose de plaisir que dans le risque et la violence d’une angoisse qui le domine jusqu’à l’épuiser. Une écriture précise, un peu d’émotion, mais le sujet reste un peu mince. (V.M. et M.-C.A.)
Une idée de l’enfer
VILAIN Philippe