Une île sur la Volga

Gala enseigne la littérature à Moscou où elle s’est remariée avec le propriétaire d’une clinique privée. Elle revient à la campagne sur une île de la Volga où elle exerça naguère, où son fils Maksim et sa femme construisent un gîte pour tirer parti du tourisme naissant. Cependant, la petite île n’échappe pas à la corruption qui gangrène la Russie. Maksim fait l’objet d’une tentative de racket et Gala, qui n’a pas « froid aux yeux », utilise internet pour dénoncer le chantage. Bien entendu, les bandits contre-attaquent et tout dérape. Gala est enlevée par deux jeunes désoeuvrés qui décident d’extorquer une rançon au mari mais l’affaire tourne mal…  Yvan Lépingle joue sur le contraste entre la vie à Moscou et celle d’une île calme où tout le monde se connaît ; les apprentis braqueurs confrontés à l’efficacité de l’antigang ; la littérature classique face aux fautes d’orthographe dans les SMS… La mise en pages est sage et ordonnée, la palette de couleurs est minimaliste, dominée par le jaune orangé. Tout semble fait pour dédramatiser ce polar, qui compte quand même trois morts violentes, mettant en lumière à quel point la corruption en Russie fait partie de la vie quotidienne de ses habitants.