Issu d’une famille haïtienne francophile très fortunée, dont l’origine mulâtre remonte au XVIIe siècle, Arnaud Marjac vient à Paris finir son droit en 1960. Installé au Quartier latin, puis à la Cité universitaire, il rencontre beaucoup de jeunes compatriotes opposés au régime Duvalier. Certains, dont son meilleur ami, repartiront clandestinement en Haïti pour lutter contre l’oppresseur et seront massacrés par les Tontons Macoutes. Malgré sa participation active, peu crédible, à un meurtre politique pourtant jamais élucidé, Arnaud poursuit ses brillantes études à Harvard, avant de se marier à Chartres en 1969. Jacques Salès, avocat d’origine haïtienne (Haïti : 1779-1803. Naissance tragique, NB novembre 2012), mêle roman et documentaire. Le personnage principal, assez falot, sert de prétexte à une description minutieuse des lieux qu’il fréquente tant en France qu’à l’étranger et à une vaste revue des événements politiques du moment : guerre d’Algérie, Cuba et Fidel Castro, De Gaulle et Ve République, l’assassinat de John Kennedy, la guerre du Viêt-Nam… et, en toile de fond, la répression en Haïti. Sans intrigue captivante, le mélange de réalité historique et de fiction aboutit à un ouvrage hybride consacré à la génération d’Haïtiens des années 1960.
Une jeunesse dorée
SALÈS Jacques