À Pékin, une fillette joue à cache-cache avec son chat dans une maison traditionnelle. Il se glisse hors de la cour, l’invite à le suivre à travers la ville en pleine mutation, où les hutongs disparaissent sous les rouleaux compresseurs, au profit des buildings aux formes audacieuses qui poussent comme des champignons, transformant le paysage urbain. Au marché aux puces, une vieille photo attire son regard. Le dernier empereur enfant s’en échappe et entraîne la fillette dans la Cité interdite. Son cerf-volant s’envole et les voilà plongés au coeur de Pékin au XIXe siècle.
Dans les pas de la fillette qui suit son chat, on découvre la capitale chinoise d’aujourd’hui, en proie à un modernisme et un gigantisme effrénés, ainsi que le Pékin du passé ressuscité. Cette histoire sans parole est servie par un dessin au trait noir sur fond blanc, fin et précis ; seules taches de couleur : la robe rouge de l’enfant, la tunique, le bonnet et le cerf-volant du jeune empereur. En fin d’ouvrage, un bref résumé, un plan succinct et quelques clichés photographiques prolongent la visite. Beaucoup de charme et de poésie émanent de cette remarquable oeuvre graphique quasi documentaire.