Les lieux n’ont pas de noms propres, les gens sont désignés par leur fonction ou un sobriquet. Le pays est imaginaire, de quelque part. Sous un régime apparemment totalitaire, un camp de jeunesse (ou de redressement ?) devient un lieu de regroupement d’adultes (réfugiés, sans-logis, ou contestataires ?), dans un confinement vaguement kafkaïen. Une quarantaine motivée par une maladie mystérieuse vient renforcer cet isolement.
Dans un contexte flou, les personnages, généralement frustes, et les éléments de leur cadre de vie semblent être des symboles, plutôt que des réalités. Il a fallu dix-huit ans à Per Odensten, nous dit-on, pour parfaire cet épais ouvrage, peut-être trop travaillé, qui crée une certaine atmosphère, mais donne une impression de longueur, de prolixité et d’artifice. À juste titre, le traducteur et préfacier le qualifie de « totalement déconcertant ».