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Le geste favori de Fidel Castro serait de se caresser la barbe⊠mais, avant dâen arriver lĂ , le lecteur sâinterroge sur les agissements Ă©tranges dâun professeur cubain en congĂ© au Mexique. Le mystĂšre sâĂ©claircit : il ourdit lâenlĂšvement dâun cĂ©lĂšbre Ă©crivain colombien, ami du dictateur, comme moyen de chantage pour permettre Ă son fils de quitter Cuba. Lâagresseur nâest pas un enfant de choeur : le lieu de dĂ©tention de lâĂ©crivain est une maison bourrĂ©e dâexplosifsâŠ
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LâintĂ©rĂȘt de ce scĂ©nario rocambolesque, dâune rare violence a priori, rĂ©side dans la personnalitĂ© du kidnappeur dont les rĂ©fĂ©rences culturelles et lâhumour verbal sont notables. Bien quâils soient politiquement opposĂ©s, le professeur et son prisonnier en viennent ainsi Ă se dĂ©couvrir des goĂ»ts communs et Ă se tutoyer dans des conversations amicales ! Dans ce roman trĂšs original, plein dâaction, au ton humoristique, tous les personnages, paradoxalement, sont sympathiques. Pourtant, la rĂ©flexion politique et la critique du castrisme sont impitoyables. Pour dire lĂ©gĂšrement des choses graves, le style est excellent, mĂȘlant avec bonheur humanisme et cynisme affichĂ©.