Une ombre se dessine sur le sol. Des animaux la découvrent et s’y installent avec ravissement. Mais elle rétrécit, à la grande tristesse de ses habitants. Plus elle diminue, plus ils sont entassés. Ils montent les uns sur les autres et ne forment plus qu’une seule colonne brûlée par le soleil. Où sont-ils ? À la plage, dans la savane ou les deux ? L’auteur part de la réalité : l’ombre va et vient, dessinée par la lumière, qu’elle soit électrique ou solaire. Les animaux l’aiment pour le repos qu’elle leur propose. Le dessin à la plume met en scène ces animaux et leur donne des expressions subtiles en jouant sur les regards. Ils se détachent sur l’ombre dessinée telle un tapis couleur sépia. La teinte blanche du fond fait ressortir ces dessins d’une grande finesse. Cela donne un livre doux et poétique, quasi muet. L’enfant comprendra parfaitement tout le déroulé de l’histoire dont le final ne choisit pas entre le jeu et la réalité. Fera-t-il sienne une histoire où l’imaginaire se joue du réel ? (A.D.)
Une ombre
CHAE Seung-Yeon