Un soir dâĂ©tĂ©, un personnage nommĂ© Alef (premiĂšre lettre de lâarabo-persan), sort dâun taxi et entre dans Le cafĂ© de nulle part. Il y voit des hommes et des femmes, Ă la fois rĂ©els et imaginaires, qui se parlent et sâagitent en buvant du vin. Il y rencontre MorĂąz et AyĂąz qui conversent entre eux et avec La Musique Triste ou La musique Joyeuse. Beaucoup dâautres, sortis de leur imagination, arrivent puis repartent.Â
Dans ce court roman, traduit du dari (persan dâAfghanistan), Khosraw Mani, jeune journaliste afghan rĂ©fugiĂ© politique en France depuis 2015, Ă©voque un monde Ă©trange entre rĂ©el et imaginaire. Le rĂ©cit dĂ©routant dâune histoire, qui nâen est pas une, se dĂ©roule en 51 chapitres trĂšs brefs. La langue poĂ©tique et prĂ©cise fait appel aux cinq sens, suggĂšre des images Ă connotations surrĂ©alistes dans lesquelles les objets – chapeau, lunettes – nous rattachent au rĂ©el. Le mal, le songe, lâaventure et le silence personnifiĂ©s sâopposent. La postface des deux traductrices Ă©claire la lecture et situe lâĂ©crivain et son oeuvre dans la littĂ©rature afghane. RĂȘve et rĂ©alitĂ©, fable et allĂ©gorie se veulent tĂ©moins dâune Ă©poque. Ce livre original peut sĂ©duire par son atmosphĂšre hors du temps. Laissez-vous porter par la langue. (H.V. et F.E.)