Une pinte de Bruen ; 2

BRUEN Ken

Ces quatre longues nouvelles ont toutes Londres pour cadre et pour héros des Irlandais malmenés par la vie, qui font face comme ils peuvent aux coups du sort : mensonges, règlements de compte, meurtres en série. Chacun des trois premiers récits comporte ainsi sa dose de violence. Le dernier fait exception ; il met en scène un couple confronté brutalement à la naissance d’un enfant trisomique.

 

Où est le bien, le mal, la norme, la folie ? Le romancier irlandais connu pour ses romans noirs (En ce sanctuaire, NB février 2010) joue avec ces concepts et saisit des personnages au bord de l’explosion. Dans un curieux mélange de réactions brutales, de références littéraires, musicales ou poétiques, les héros déjantés ou simplement malheureux rêvent d’être aimés et ne supportent ni déception ni trahison. On les suit au fil d’intrigues tendues, toujours dans l’attente d’un pire qui, généralement, se produit. La brutalité de l’action n’exclut pas le sentimentalisme. Sans doute faut-il voir dans ces textes de l’ironie, de la provocation et ne pas y chercher de la sobriété.