Ama, jeune mariée, tarde à voir son ventre s’arrondir, alors que toutes les jeunes femmes autour d’elle attendent un bébé. Le temps passe… Le couple amoureux patiente. Un jour, le mari offre à son épouse une poupée qu’elle portera dans son dos, enroulée dans son pagne, comme les mères de sa tribu. Et une petite fille viendra au monde. C’est elle qui raconte l’histoire de sa mère et celle des poupées Akua-Ba, statues de fertilités sculptées par les Ashanti au Ghana et dont l’une figure au musée du quai Branly. L’auteure se réfère à sa propre histoire. Elle a le talent des conteuses africaines, avec un style imagé, des phrases chantantes et rythmées. Les illustrations apportent au texte l’élégance des jeunes femmes africaines, leur démarche, leurs attitudes, la beauté de leur pagne avec une recherche dont l’artiste s’explique : elle s’est inspirée des pagnes Kante mais sans croiser les motifs, les reprenant un à un pour chaque robe, l’ensemble servant à donner un aperçu des tissus. Les femmes sont mises en évidence, tandis que le village et les enfants sont dessinés en noir et blanc, en toile de fond. La qualité du texte et des illustrations, l’intérêt du complément documentaire font de l’ouvrage une oeuvre de qualité. (A.-M.R.)
Une poupée pour Maman
YABOUZA Adrienne, NOUHEN Élodie