Maximilian Gruber, né à Munich en 1904, écrit une longue lettre à son fils pour se justifier, en racontant sa vie et les drames qui l’on accompagnée. Fils d’universitaire, adolescent pendant la première guerre mondiale, médecin et officier durant la seconde, il est le témoin passif, décalé et impuissant, des bouleversements politiques et sociologiques de son pays. Ses souvenirs familiaux, son parcours affectif et culturel accompagnent l’histoire de l’Allemagne : les doctrines emblématiques de l’idéologie nazie sont développées et ainsi que la recherche démente d’une pureté raciale qui fait des Juifs ses victimes expiatoires. Nulle révélation dans cette longue confession ; les situations y sont convenues, les événements attendus. Les personnages aux rôles bien définis évoluent dans cette fresque personnelle écrite sur un ton monotone, incantatoire. Ce roman est aussi une “biographie”, genre privilégié par l’auteur (Louis Renault, NB décembre 2000). Voici celle d’un homme meurtri qui revendique – et nous fait partager – culpabilité et irresponsabilité dans une tragédie encore récente.
Une pureté sans nom
DINGLI Laurent