Georges Pâques, haut fonctionnaire français, a été condamné en 1963 pour espionnage au profit de l’URSS. Rien ne laissait deviner que ce normalien, diplômé en 1935, fournissait des renseignements aux Russes depuis 1943. Il a travaillé pour différents ministères avant d’intégrer le service de presse de l’OTAN en 1962. En pleine guerre froide, il transmet des documents importants sur les projets de défense des alliés. Il est gracié en 1970 par Georges Pompidou. Qui est Georges Pâques ? Pourquoi a-t-il trahi ? Le procès a fait grand bruit et a été largement couvert par la presse, mais les motivations de l’accusé restent obscures. Pierre Assouline (Vies de Job, NB mars 2011), intéressé par la personnalité secrète et complexe du personnage, pénètre dans son passé et fournit son interprétation. Argent, antiaméricanisme, orgueil, volonté de puissance ? La question reste posée. Cette enquête pointilleuse et souvent austère, vaguement romancée, ne fait pas émerger une figure fascinante. Décédé en 1993, Pâques a emporté ses mystères.
Une question d’orgueil
ASSOULINE Pierre