Comme indiqué par l’auteur dans la préface, ce recueil de chroniques écrites entre janvier 2002 et mars 2004 cristallise sa “capacité d’étonnement”. Ces anecdotes politiques, historiques, familiales ou amicales ont pour fil conducteur l’indignation de Luis Sepúlveda face à l’hypocrisie des puissants, l’impunité de certains crimes, le traitement des déshérités… C’est, par petites touches successives, une satire du système économique et politique américain. La « sale histoire » est celle du ministre de la défense de Pinochet faisant torturer un diplomate espagnol onusien en 1976.L’engagement politique de l’auteur chilien de Le Vieux qui lisait des romans d’amour (Livre du Mois, NB juillet-août 1992) ou de La folie de Pinochet (N.B. oct. 2003) tend au militantisme littéraire. Ce dénonciateur des dictatures militaires d’Amérique du Sud, militant de l’écologie, des peuples “premiers” et du bon sens populaire, use d’un style mordant et chaleureux. Excellant dans le texte court, il met en évidence la « pauvre ingéniosité du bien » chez ses contemporains et l’importance du « devoir de mémoire ».
Une sale histoire (notes et réflexions).
SEPÚLVEDA Luis