&
C’est par antiphrase qu’Isabel Ellsen introduit la vie de ses deux héros, vu qu’une belle enfance, ni l’un ni l’ autre n’en a goûté les fruits, même s’ ils sont nés dans les beaux quartiers ! Très tôt le père de Lola a été écroué pour dettes de jeu ; celui de Zac est mort inopinément et les mères se sont débarrassées de leur progéniture. Lola s’est retrouvée dans un orphelinat pour commencer… Zac dans un lointain home d’enfants… Tandis que Lola se rétracte comme une tortue sous sa carapace pour résister, Zac tâte de la drogue et se défonce…
Sur un ton de dérision mordante et dans une langue moderne et nerveuse, l’auteure – dont Le Diable a l’avantage (N.B. août-sept. 1995) reflétait son métier de reporter photographe – développe les tribulations respectives des deux héros en chapitres alternés. Véritable deus ex machina, elle multiplie leurs épreuves pour mieux rebondir et préparer leur rencontre salvatrice finale. Que leurs personnalités soient plausibles, peu importe, c’est le train des événements qui mène l’action et les moeurs contemporaines qui donnent le la.