Une sorcellerie

RETZ Valentin

Au cours d’un rêve et d’une séance de piscine, il fait l’expérience d’une illumination qui lui donne le sentiment d’un monde parallèle. Il se trouve transféré dans la pensée d’un envoûteur maléfique, Daxull, richissime entrepreneur de cybernétique, qui la généralise pour conduire l’homme à sa perte. Trois reprises de ce transfert, trois étapes initiatiques : une cérémonie démoniaque ; une visite des quartiers du mage où se mêlent Dante, Rodin, Chrétien de Troyes, Joseph d’Arimatie, les templiers, les islamistes, Google, Facebook… ; et enfin, la préparation d’un Forum transhumaniste que le sorcier met à profit pour exercer son influence noire dans cette initiation satanique qui tourne court.

Sur plus du premier tiers de l’ouvrage, le rituel diabolique décliné avec une surenchère gore de détails sulfureux, de références cabalistiques choque, rebute et reste abscons. La suite, pas à pas, fait du héros prophète du pire (l’auteur ?) un témoin du verrouillage de l’individu dans les réseaux numériques, le cyber-espace, l’intelligence artificielle, etc. jusqu’à sa dilution et sa disparition programmée. L’imagination ne faillit pas, l’écriture riche, suggestive, parle aux yeux, l’érudition démonologique envahit. Abasourdissant, le conte hésite entre la parodie du roman gothique, la chronique gnostique, le guide touristique et l’expérience mystique dans laquelle le héros se reconnaît une fois passés le cauchemar, l’hallucination et/ou la sorcellerie. Mais, scabreux, fuligineux, malgré ses constantes références à la lumière, difficilement accessible aux non initiés de ce curieux genre composite, le récit incommode. (D.M.-D. et C.R.P.)