Ce recueil de nouvelles de l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson nous offre une succession de récits flamboyants pleins d’imaginaire et de poésie. Difficile de résumer les intrigues singulières des quinze textes, tous différents les uns des autres et dont le ressort principal se révèle généralement vers la fin. Sa solide formation de géographe et sa culture littéraire, associées à l’expérience de ses voyages, « ralentissent le temps et dévorent l’énergie physique, libèrent l’esprit et l’incitent à la contemplation ». L’intérêt ne faiblit jamais. S’il met en parallèle le sac de Delphes par les Barbares et deux chasseurs de trésor opérant dans les Cyclades en 1930, c’est parce que l’histoire se répète et que le trésor reparaîtra un jour. Un humour subtil camoufle les tragédies bien qu’une mélancolie profonde et un pessimisme constant justifient le titre du volume, génialement choisi. Si ces histoires finissent la plupart du temps très mal, une sorte d’allégresse transparaît pourtant sous la noirceur du récit, sorte de force vitale (cf. Éloge de l’énergie vagabonde, N.B. avril 2007). Écrits dans un style rapide et concis, avec des éclairs de poésie mais sans tendresse, ces textes frappent par leur fulgurance et leur originalité.
Une vie à coucher dehors
TESSON Sylvain