Le grand ancien, l’anar rebelle Wolinski publie sa toute première BD. Sa production était composée jusqu’à présent de dessins, de gags d’une page maximum où il exprimait ses idées militantes. Cette fois-ci, il se lance dans une histoire sortie de tout contexte politique, sans référence à l’actualité. Cette fiction met en scène un homme d’affaires dont la vie pleine de secrets intrigue son entourage au point de l’imaginer tueur en série. Cette étiquette lui attire alors des « contrats » qu’il n’exécute pas, mais dont un certain monsieur X se charge à son insu, provoquant des réactions en chaîne. Pendant ce temps, ses trois épouses réparties dans le monde découvrent leur existence mutuelle, se lient et poursuivent leur homme jusqu’à un dénouement orgiaque démontrant que les phantasmes de l’auteur sont toujours aussi vivaces.
Le résultat est un album bavard où se retrouve le graphisme bien connu de l’auteur. Le scénario et les aventures grandguignolesques d’un héros inconsistant peinent à intéresser le lecteur. Quelques morceaux de bravoure, dont un repas entre Bobos, n’arrivent pas à sauver ce premier essai.