Arrivé à Paris à deux ans en 1924, Roger Perelman vit une enfance et une adolescence pauvres, simples, heureuses, faisant de bonnes études jusqu’au baccalauréat grâce à ses parents et ses maîtres. Ayant échappé aux Allemands pendant trois ans, il est arrêté en octobre 1943 et envoyé à Janina, camp de travail d’Auschwitz, où personne ne survit plus d’un mois ; lui en sortira en janvier 1945. À son retour à Paris, il devient pédiatre et fait une très belle carrière hospitalière, publiant en outre un certain nombre d’ouvrages de référence. La description de l’enfance et de l’adolescence à Paris est pleine de fraîcheur, de nostalgie, sans amertume, mettant en évidence le fonctionnement de l’ascenseur social. La persécution de l’Occupation et la sauvagerie d’Auschwitz sont racontées sobrement, ce qui en accentue l’horreur ; se refusant à juger, l’auteur considère que sa survie fut une simple question de chance. Dommage que la suite, sa carrière de médecin et professeur hospitalier, ne soit qu’un récit très long, monotone et purement chronologique, truffé de noms de collègues, à peine rehaussé par une analyse pertinente du mandarinat hospitalier.
Une vie de juif sans importance
PERELMAN Roger