Algérie, 1964. La guerre est finie, Louis a tout pour être heureux. Il a vingt ans, il est amoureux de Rose, il a de nombreux amis. Il commence une carrière prometteuse comme ingénieur dans une compagnie pétrolière. Mais son passé militaire le poursuit ; son comportement s’en ressent. Quarante ans après, que peut bien cacher cette part d’ombre en lui ? Dans ce premier roman, Aurélie Razimbaud évoque la guerre d’Algérie à travers les séquelles qu’elle a laissées chez beaucoup de jeunes soldats vulnérables, tombant dans les pièges tendus par les circonstances. En butte à une discipline aveugle, le jeune appelé laisse éclater ses instincts les plus sordides, s’égare dans des relations féminines supposées sans lendemain. Au-delà de ce portrait d’un homme aux prises avec ses démons intimes, le talent de l’auteur est de poser des mots sur le poids du silence, le passé qui ne s’efface pas et d’élever la réflexion au niveau de conflits de cultures tiraillées entre haine et amour, entre guerre et paix, ennemies par les armes et fraternelles dans le sport. De courts chapitres, un jeu habile d’allers et retours dans le temps et une écriture rythmée ajoutent à la qualité de cette oeuvre séduisante. (L.D. et F.L.)
Une vie de pierres chaudes
RAZIMBAUD Aurélie